• Depuis le 22 novembre dernier est publié chaque semaine le journal Nikkan ONE PIECE Shinbun ( 週刊ONE PIECE新聞, à l’initiative de Nikkan Sports). Pendant 1 mois, ce journal spécial One Piece proposera 28 pages couleurs regroupant actualités, informations exclusives ou encore des interviews des acteurs phares de la série de manga la plus vendue au monde.

    © 2012,Nikkan Sports News

    Ce premier numéro comporte une longue interview du créateur du manga et producteur du film One Piece Film Z : le très célèbre Eiichiro Oda , une discussion avec l’éditeur du manga, des entrevues avec les doubleurs officiels de l’anime et des illustrations de la série telles les couvertures des tomes présentées en grand format.

    A défaut de parler japonais et de pouvoir se procurer cette pépite hebdomadaire, Manga.Tv vous propose la traduction de l’interview d’Eiichiro Oda incluse dans ce premier numéro. L’auteur de One Piecerevient principalement sur sa participation au film et sur son travail en général. Un perfectionniste qui ne laisse rien au hasard !

     

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    PREMIERE PARTIE – INTERVIEW D’EIICHIRO ODA (page 2 et 3)

    - Comment s’est passée la préparation de « One Piece film Z » ?

    – Très bien ! Étant moi-même un grand amateur de l’anime, je sais pertinemment que même si je peux tout voir jusqu’au storyboard, en définitive, l’image ne sera jamais parfaite. Mais là, j’étais plutôt genre « ouah ! c’est devenu ça ? », bref, je peux dire un grand merci à Tatsuya Nagamine. (NDT : le réalisateur)

    - Le résultat vous a plutôt convaincu du coup ?

    – Oui, vraiment.

    - Il paraît que vous avez pleuré pendant l’avant-première.

    – On ne peut que pleurer devant ça ! (rires) La chanson d’ouverture, « kaidou (NDT : la route de la mer)» est vraiment bien. La première fois que je l’ai écoutée, je me suis toute de suite dit « elle est trop bien », « elle va en faire pleurer plus d’un ». Les paroles ont été écrites par le scénariste Osamu Suzuki et la musique est de Tanaka Kôhei. Du coup la chanson colle parfaitement à l’histoire… et c’est génial.

    - Vous aviez pu voir les paroles ?

    – Oui, ils m’ont laissé les superviser.

    - Le chant de la marine… On peut dire que c’est un chant de guerre, non ? Il n’y en avait jamais eu avant, n’est-ce pas ?

    – Je ne crois pas… La marine n’avait pas de chanson dans le passé.

    - Est-ce que pour le prochain, le film se mélangera à l’œuvre originale ?

    – Hum, ce n’est pas prévu, non. Dans ce film, je ne pouvais pas dessiner depuis l’œuvre originale, il devait être tel quel. Pour la mise en scène, quand les animateurs en avaient besoin, ça ne me dérangeait pas qu’ils utilisent des parties du manga. Il n’y a donc pas eu de problèmes de ce côté.

    - Quelles sont vos impressions sur ces trois années de mise en œuvre pour réaliser ce film ?

    – Je suis vraiment… fatigué ! Mais vraiment. Nous sommes tant bien que mal parvenus à le terminer et j’ai plutôt l’impression qu’on m’a vidé de toute substance vitale (éclat de rire) !

    - Lorsque l’on vous a vu entrer dans la salle pour l’avant-première, vous aviez la tête basse et sembliez vraiment fatigué…

    – Non, en fait je stressais… Je me demandais ce que ça allait donner, j’étais vraiment nerveux. Non, vraiment, je ne suis pas habitué à laisser les gens s’occuper de tout ! Pour le manga, je fais et refais tout moi-même jusqu’à ce que ça me plaise. Ça ne va pas toujours comme je veux, mais, là c’était pour un film ! Ce monde n’est pas fait pour moi (rires) ! C’est beaucoup de responsabilités que de donner des directives aux gens. Mais au final, le résultat dépend de leur travail. J’ai fait ce que je pouvais faire, du coup j’ai dû laisser des projets et des tâches à d’autres. C’est pourquoi, le jour où je voyais enfin le résultat de tout ça, oui, j’étais très nerveux.

    - C’était un peu comme ouvrir un kinder surprise, pas vrai ?

    – Oui, c’est ça (rires).

    - Le doubleur de Sanji, Hirata Hiroaki, avait dit après la sortie de « Strong World » qu’il ne ferait plus les films de One Piece, or on le retrouve quand même dans cet opus, pensez-vous que c’est le charme du film qui l’a fait changer d’avis ?

    – Le charme, entre autres oui (rire). Vous savez, moi je veux juste dessiner mon manga… vraiment !

    - Tout comme votre implication dans  « Strong World », l’univers dans lequel se passe le film est assez proche du manga original, beaucoup de personnes disent que ça a fait monter le prestige de la série encore un cran au-dessus.

    – Je pensais que si je m’impliquais un peu, le film ne serait pas bien, puis je me suis fait happer par l’équipe et personne ne m’a fait de remarques ou de reproches. Bref, quand je pense que ça va mal se passer, ça se passe bien !

    J’ai aussi compris que si on laissait passer des choses, ça se passait mieux, les commérages ou les ordres un peu brusques par exemple. Mais c’est aussi avec ce rôle de donneur d’ordre qu’on peut remettre quelqu’un à sa place. Je préfère suggérer à ce genre de personne qu’il peut faire quelque chose de bien s’il s’en donne la peine en lui expliquant le processus de création d’un film, pour qu’il trouve sa voie aussi. C’est ce que j’ai toujours fait, même si je n’ai pas rencontré beaucoup de gens imbus de leur personne, et heureusement…

    - Quand vous étiez sur « Strong World », pour la première intrigue, c’est vous qui aviez dessiné les animaux, et finalement il a été décidé qu’on garderait vos croquis.

    – Ça, c’est parce que je ne m’arrête jamais, même pour moi (rire). L’un de mes grands principes est l’atteinte de la perfection, donc une fois que j’en avais commencé un… enfin… ce n’est pas que je n’ai pas confiance envers les autres, c’est juste que je veux tout faire moi-même. C’est pour moi ce qu’il y a de plus intéressant. Alors c’est ce que je fais.

     

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    INTERVIEW D’ EIICHIRO ODA – DEUXIEME PARTIE (page 4)

    - Pour ce nouveau film, vous avez laissé la main à Suzuki Osamu pour le scénario. Est-ce que cela a changé quelque chose par rapport à votre implication ?

    – Cette fois, je n’avais pas décidé dès le départ que je m’impliquerais, ça s’est fait comme ça. Nous avions échangé des scénarios, mais ce n’était pas prémédité. Nous avons juste fait ce que nous pouvions de notre côté. Nous nous disions souvent « Bien, que peut-on faire à partir de là » et il y avait aussi beaucoup de choses que nous n’avions pas besoin de changer.  En définitive, j’avais mon mot à dire pour protéger mon travail à l’étape du story-board et ça fonctionnait très bien. Même s’il y avait eu une personne pour dire quelque chose sur la mise en scène, le scénariste peut la modifier au dernier moment. Donc sans voir les derniers story-boards, je savais que tout se passerait bien et que je n’aurais pas de mauvaise surprise sur les répliques ou autre. Si je touchais au script, le scénariste pouvait tout changer derrière, c’est pourquoi j’ai demandé à ce que mes changements soient pris en compte en fonction des siens. C’est pour ça qu’on m’a appelé le « producteur général »… Oui… enfin pas trop quand même. On m’a même présenté comme « le producteur général Eiichiro Oda » pendant un événement. Il y a eu de grands cris de joie qui m’ont fait reculer d’un coup (rires). Je me suis dit « Attendez un peu… Ça n’a rien à voir avec la production de 2009 pourtant ! ». Je n’oublierai jamais la peur que m’ont fait ces grands cris. On attend beaucoup de moi, pas vrai ? Donc je dois être encore plus ardu à la tâche !

    - Suzuki Osamu avait proposé le titre « neo kaigun (NDT : néomarine) », qu’en avez-vous pensé ?

    – Huum… Quand j’y repense maintenant, je le trouve drôle. Mais ce n’était pas clair dès le départ et comme je n’avais pas mon mot à dire, je n’allais pas enlever les trucs drôles, on avait l’impression que Suzuki Osamu disait des bêtises, mais, on touchait vraiment à l’image du film. Et « Z » restait la meilleure solution sans aucun doute. Mais c’était limite quand même… Si on s’était trop écarté, cela aurait posé des problèmes avec le manga original (rires). Mais il y a plein de choses cachées dans l’ombre. En réalité, Suzuki m’a dit être un grand fan et du coup … je ne pouvais pas m’empêcher de lui dire ce que je voulais faire. Je n’arrêtais pas de penser « laisse-moi faire ça !! ». On échangeait nos idées et souvent il terminait par un « mais oui ! je n’y avais pas vraiment réfléchi en fait… » (rires).

    - J’ai entendu dire que vous aviez parlé avec Suzuki Osamu des futurs plans de la marine.

    – C’est vrai. Quand on parlait tous les deux, je ne lui disais pas que dans le manga, Aokiji se battait avec Akainu par exemple, alors quand je le lui disais après, il s’écriait « ah bon ? c’est vrai ? » et c’est comme ça qu’on parlait de la série.

    - Quoiqu’il en soit, la réputation du manga original est sauve, c’est pour ça que vous vous êtes permis de le mélanger à Z pour le rendre plus intéressant.

    – Je voulais d’abord faire ce que Suzuki voulait faire, c’était la ligne de conduite du projet. Je n’y ai pas plus réfléchi honnêtement. Si c’est encore plus drôle et intéressant, c’est encore mieux alors.

    - Vous aviez dit vouloir définir les caractères de la bande de chapeau de paille de la même façon que dans le manga, c’est vrai ?

    – Cette proposition est aussi venue de la façon de faire de Suzuki, mais aussi de la façon dont est composé One Piece. Des choses comme « Luffy ne s’énerverait pas autant », ou « il ferait plutôt comme ça à ce moment-là », etc. Je me dis que peu importe combien on aime ce qu’on fait, il arrive souvent que cela gêne pas mal de personne que les personnalités changent d’un coup. Alors j’ai quand même dû dire que Luffy répondait de telle ou telle façon. On me répondait « Si c’est comme ça, eh bien c’est comme ça. » et c’est comme ça que tout s’est bien passé.


    Un grand merci à Julia de BLACK STUDIO pour la traduction !


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