• Après la première interview, la deuxième interview  et la troisième interview d’Eiichiro Oda voici le quatrième et dernier entretien de l’auteur de One Piece, issu du journal Nikkan ONE PIECE Shinbun (週刊ONE PIECE新聞).

     

    interview-Eiichiro-Oda-One-Piece-film-Z-nikkan-sports-numero-4-anime-online-streaming-manga-tv-legal-gratuit cover

    © 2012,Nikkan Sports News

     

    Pour vous remettre dans le contexte : depuis le 22 novembre 2012 est publié chaque semaine le journal Nikkan ONE PIECE Shinbun (週刊ONE PIECE新聞, à l’initiative de Nikkan Sports). Pendant 1 mois, ce journal spécial One Piece a proposé 28 pages couleurs regroupant actualités, informations exclusives ou encore des interviews des acteurs phares de la série de manga la plus vendue au monde.

    Gomu Gomu no… quatrième et dernière interview :

     

    interview-Eiichiro-Oda-One-Piece-film-Z-nikkan-sports-numero-4-anime-online-streaming-manga-tv-legal-gratuit page 2

    © 2012,Nikkan Sports News

     

    PREMIERE PARTIE – INTERVIEW D’EIICHIRO ODA, NUMERO 4 (page 2)

    - Voici quelques images de votre lieu de travail, pouvez-vous un peu nous expliquer ?

    – Oh la la ! C’est le bordel !

    - Il y a beaucoup de figurines, vous les utilisez pour quelque chose ou c’est pour décorer ?

    – Euh… non, c’est juste pour décorer. D’habitude il n’y a que le bureau qui est éclairé. Tout le reste est dans le noir, on n’y voit rien du tout ! J’en avais même oublié qu’il y avait des figurines en fait ! J’ai beaucoup de mal à me concentrer, si je vois quelque chose qui m’intéresse, je vais vouloir le toucher. Alors je ferme aussi les rideaux et c’est le noir complet. Honnêtement, je crois que j’ai réussi à créer une pièce où l’on ne sait même plus s’il fait jour ou nuit. Là, vous avez même ma boîte de mouchoirs en forme de Lego. J’aime aussi boire du café et du Coca sur mon lieu de travail.

    - Vous aimez le Coca ? On dirait Franky. Est-ce que c’est parce que vous aimez ça que ça apparaît dans le manga ?

    – Tout à fait ! Ce que je n’aime pas n’apparaît pas souvent…

    - On ne voit pas beaucoup de trucs utiles, vous ne trouvez pas ?

    – Non, mais c’est drôle à regarder, non ? Tout est entouré de choses que j’aime, les figurines d’animaux et autre…

    - Vous avez l’air de beaucoup aimer les animaux. Il paraît que vous avez même une peluche grandeur nature d’une girafe dans votre atelier ?

    – J’adore dessiner les animaux. Mais je n’aime pas m’en occuper. Ma girafe est une peluche, ça me plait qu’elle ne bouge pas, et j’aime ne pas avoir à lui donner à manger. Je ne suis pas vraiment du genre… à m’occuper des autres (rires).

     

    interview-Eiichiro-Oda-One-Piece-film-Z-nikkan-sports-numero-4-anime-online-streaming-manga-tv-legal-gratuit page 3

     

     

     

    DEUXIEME PARTIE – INTERVIEW D’EIICHIRO ODA, NUMERO 4 (page 3)

    Votre plus grand trésor enfoui ici, c’est… ?

    – Un trésor… Je ne suis pas vraiment du genre matérialiste. Si un jour, tout venait à brûler, ça ne m’embêterait pas plus que ça… Je crois que je m’enfuirai avec mes croquis, c’est tout (rires) ! Mais sinon, non, je n’ai pas d’objet fétiche, pas de trésor.

    - Il y a beaucoup de marques sur votre bureau, on se croirait au lendemain d’une grande guerre.

    – Ce sont des essais de dessin.

    - Pendant que nous avions une longue discussion avec vos éditeurs, on entendait en bruit de fond des « pchh pchh pchh », des « tactactactac » et des « shuu shuu shuu », qu’est-ce que vous étiez en train de faire ?

    – Ce sont les bruits de mon crayon. C’est inconscient, pardon… Par habitude je fais ce genre de bruit et le crayon n’arrête pas d’en faire. Quand vous aviez eu cette discussion, j’ai eu un gros problème. Je devais tenir mon téléphone d’une main et dessiner de l’autre. Avant j’allais rencontrer mon éditeur directement, mais j’oubliais de rentrer chez moi. J’aimais bien y aller, mais depuis que je suis marié, je veux passer plus de temps à la maison,  mais j’avais l’impression que même en étant à la maison avec la famille je ne les verrais pas. Au final, je mets un peu de côté ma famille, mais je pense à prendre un peu de temps pour les appeler, bien que mon voisin me surveille quand je reste trop longtemps au téléphone (rires) ! Comme je sais que je suis surveillé quand je téléphone, je laisse des blancs. Vraiment, pour moi le téléphone signifie être surveillé… Je me rends compte que j’ai vraiment de plus en plus de mal à me concentrer par rapport à avant, donc c’est plus moi qui devrais me forcer à mieux surveiller (rires) ! Quand j’ai de longues conversations, c’est plutôt genre, pas très intéressant ou en lien avec une grande réunion. Mais il y a aussi beaucoup de papotage (rires) ! On se dit des phrases comme « allez, raconte-moi un truc intéressant qui s’est passé à la rédaction ! » et on me répond « ben, on a fait un voyage de cohésion… » (rires). J’aime bien les conversations rigolotes. J’aime beaucoup rire aussi… Les mangas sont faits pour rires, il est interdit aux héros de dire « bon allez, on devient sérieux maintenant ! ».  Et on a pas le droit de changer cet humour du manga. On est tous libres de voir le monde comme on le veut et moi je ne veux pas lui donner un sens trop sérieux.

    interview-Eiichiro-Oda-One-Piece-film-Z-nikkan-sports-numero-4-anime-online-streaming-manga-tv-legal-gratuit page 4

     

    © 2012,Nikkan Sports News

     

    TROISIEME PARTIE – INTERVIEW D’ EIICHIRO ODA, NUMERO 4 (page 4)

    - Il paraît qu’il n’y a pas de message dans votre œuvre, pourtant les mots employés par Luffy et ses compagnons sont ressentis comme un message fort, car ils nous touchent intensément au fond de nous.

    – Et bien, à la base, ce n’est pas volontaire. Je pense que quand on passe un message, il naît forcément un sentiment de responsabilité. Je reçois des courriers de lecteurs qui disent avoir appris une leçon en lisant les répliques ou à travers la situation de tel personnage. La façon dont elles sont ressenties dépend de chacun, donc si je disais que telle réplique doit porter tel message, je ne pourrais certainement pas accepter ce genre de courrier. On nous dit toujours : « Il faut réagir comme ça ». Mais une réplique peut entraîner différentes réactions. Mon professeur m’a dit un jour : « Les manga sont des marchandises. Une fois distribués, ils appartiennent au lecteur ». Je pense que ce serait une erreur d’imposer par moi-même l’interprétation de leur contenu. Je n’ai donc pas voulu insérer de message, car je souhaite que mes lecteurs soient libres. En plus, je n’ai jamais été confronté à ce genre de message alors je ne sais pas bien quelles peuvent être leurs influences.

    - D’où viennent les répliques percutantes, telles que le « Merci pour tout » [traduction de Glénat, Tome 8, Page 121, en VO « くそお世話になりました ! » (kusou sewa ni narimashita !)] de Sanji ?

    – Elles sont simplement venues en même temps que les personnages. Sanji dit « kuso, kuso » ["merde, fais chier"] depuis le début, donc je me suis longtemps torturé l’esprit pour placer ce mot dans la phrase : « くそお世話になりました » ? « お世話にくそなりました « ? Lequel sonne mieux à l’oreille ? C’est comme ça que ça s’est fait. Je me suis dit que je devais placer un « kuso », sinon ce n’était pas digne de Sanji. (rires) C’est aussi simple que ça. (Ndt : Sanji est français et donc, il se doit de jurer selon l’auteur)

    - Vous avez dit que peu vous importe d’arrêter de dessiner One Piece qui est votre première longue série. Qu’avez-vous voulu dire ?

    C’est probablement dans le sens que c’est ma dernière longue série. Je me dis qu’une fois terminée, je n’aurais jamais la force d’en faire une autre. C’est pour ça que je pense que ce sera la dernière. Je me demande si je pourrais assumer la responsabilité de faire quelque chose d’autre dans un dernier effort. (rires)

    - Imaginiez-vous que la série durerait aussi longtemps ?

    Pas du tout (rires). Je pensais qu’elle se terminerait bien plus vite… Pas pour des raisons de popularité, mais parce que j’avais prévu de conclure l’histoire. Et ça, ce n’est pas une bonne chose. Dans un sens, ça porte peut-être atteinte à l’histoire d’origine. Il faut dire que lorsque j’ai démarré, je n’avais pas la moindre idée du rapport entre l’histoire qu’on raconte et le nombre d’années que ça peut prendre.

    - D’après vos précédents responsables éditoriaux, la révélation du dénouement s’apparente à un vrai « rite de passage », on dirait.

    – Parce que s’ils ne l’apprennent pas, on ne peut plus discuter de rien.

    - D’après Teruyuki Kagawa, qui interprète le rôle de Binz [dans One Piece Film Z], l’histoire en est à peu près à la moitié.

    – Je pense qu’on a déjà dépassé la moitié (rires). Oui voilà ! Parce qu’on dit que c’est la moitié depuis au moins deux ans. On doit en être à 60%.

    - Il faut dire que peu à peu, les choses que vous avez envie de dessiner, les différentes îles et tout ce genre de choses se multiplient.

    – Dorénavant, j’essaye au maximum de restreindre, re-restreindre et re-re-restreindre toutes ces choses et de me diriger vers une conclusion. Mais si j’épuisais trop vite toutes les îles que j’ai envie de dessiner, je ne pourrais plus finir non plus, donc il me faut rassembler ces éléments et ne garder que le meilleur. Je ne sais pas encore si j’y arriverai, c’est ma problématique actuelle

    - Lorsque One Piece sera terminé, est-ce qu’il y a des choses que vous avez envie de faire ?

    – Je voudrais voyager.

    - Il n’y a pas d’autre projet sur lequel vous auriez envie de travailler ?

    – J’aurai certainement des idées lorsque ça s’arrêtera, mais comme ce n’est pas encore le cas, pour le moment, je n’en sais rien.

    - Qu’est-ce que vous pensez du magazine hebdomadaire de One Piece ?

    – Il est super. À ce propos, ces derniers temps, on a tendance à perdre des lecteurs à cause d’internet. Alors, prendre le risque de faire ce journal, ça me plait. Je préfère ces pirates-là (rires).

    - Avez-vous un message à faire passer aux fans qui verront votre tout dernier film « One Piece Film Z » ?

    – Allez voir le film, reposez-vous et détendez-vous, profitez de la vie !!

    - Merci beaucoup !

     


    Un TRES grand merci à Julia, Claire et Anaïs de BLACK STUDIO pour toutes leurs traductions qui ont permis aux lecteurs français de découvrir les dires de notre cher Eiichiro Oda dans ces 4 entretiens captivants, émouvants et poignants !

     

    Et en bonus quelques images du journal One Piece numéro 4, cliquez pour agrandir :

    interview-Eiichiro-Oda-One-Piece-film-Z-nikkan-sports-numero-4-anime-online-streaming-manga-tv-legal-gratuit page 2 pub bonus
    © 2012,Nikkan Sports News

    interview-Eiichiro-Oda-One-Piece-film-Z-nikkan-sports-numero-4-anime-online-streaming-manga-tv-legal-gratuit poster bonus

    © 2012,Nikkan Sports News


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :